Histoire

Au IVème siècle, Saint-Martin édifia un oratoire près du village de Varennes. Sur ces ruines, un ermite, Senoch, bâtit un monastère dans la moitié du VI ème siècle.

C’est, dit-on, à cet endroit qu’il mourut. Sa renommée, les guérisons qu’il fit, attirèrent toute une population autour de ce monastère tant et si bien que sur la chapelle devenue trop étroite, fut construite une église qui devint paroissiale en 1260. Un presbytère fut construit peu après.

A l’autre bout de la commune, existait une lande où ne poussaient que genêts et bruyères : la lande de Barbeneuve. Elle appartenait à Foulques Nerra. Ce dernier en fit don à l’abbaye de Fontevraud en 1119. En échange de ce don, l’Abbaye devait la défricher. Elle y construisit un prieuré au début du XIII ème siècle et y installa des moniales.

Comme à Saint-Senoch, des maisons se groupèrent autour de ce prieuré. Le village de Barbeneuve était né. Au XV ème siècle, le domaine de Barbeneuve comprenait le bourg avec sa chapelle Sainte-Catherine, des terres qui s’étendaient jusqu’au Pré-Bouillard et la ferme des Trois-Marchais.

Le domaine était géré par un gouverneur-administrateur aidé dans cette fonction par le fermier des Trois-Marchais Ce dernier était responsable de toute la gestion agricole sur l’ensemble du domaine. Il exerçait en outre la fonction de bedeau dans la chapelle et devait assurer l’entretien du bâtiment.

Guillaume LE BAILLEUL, prieur de l’Habit à l’Abbaye de Fontevraud en 1445, visite tous les prieurés pour les préparer à la grande réforme proposée par l’abbesse Marie de Bretagne qui devait intervenir en 1460. En 1455, il est muté à Barbeneuve . Dorénavant, c’est lui qui a la responsabilité du domaine. Lors de sa prise de fonction, Guillaume LE BAILLEUL visitera les lieux. Il trouvera « que la chapelle est ruinée par les reîtres bien qu’elle ait subi quelques réparations 20 ans plus tôt en 1437.

L’église de Saint-Senoch quant à elle, près de Varennes, avait été érigée en paroisse en 1260. Les habitants de tout le territoire devaient obligatoirement aller dans cette église quel que soit le temps, hiver comme été, par de mauvais chemins, pour assister aux offices religieux. De toutes façons, ils n’avaient pas le choix, il n’existait que cette église.

 


 

Au XVème siècle, la construction de la chapelle Sainte-Catherine à Barbeneuve va peu à peu bouleverser les esprits et les mentalités. Pourquoi aller si loin, à l’extrémité de la paroisse, près de Varennes, alors qu’il existe une chapelle dans le bourg, utilisée il est vrai, à l’usage privé des chapelains de Barbeneuve et de Fontevraud.

Certains habitants du bourg n’hésitèrent pas à franchir le pas et demandèrent aux chapelains de vouloir bien faire dire les messes. On peut supposer qu’ils acceptèrent pour la bonne et unique raison qu’ils voyaient là un moyen de s’enrichir. Les dons et les oblations allaient tomber dans leurs escarcelles …

L’abbesse de Fontevraud était-elle au courant de ces agissements ?

Toujours est-il que, au fil des années, plusieurs habitants, au risque de déplaire à leur curé, fréquentèrent la chapelle Sainte-Catherine à Barbeneuve.

Le curé de Saint-Senoch lui-même, viendra bientôt réclamer des droits sur la chapelle pour y dire les offices. C’était le début d’un conflit qui allait durer près de deux siècles…

L’existence de deux édifices religieux viendra dans la même paroisse, devait immanquablement provoquer des dissensions au sein des clergés régulier et séculier.

En effet, d’une part, nous avons la chapelle Sainte-Catherine au milieu du bourg de Barbeneuve qui a pris de l’ampleur, appartenant aux religieuses de Fontevraud, de l’autre part, l’église de Saint-Senoch, dépendant du diocèse de Tours, donc de l’Archevêché, située dans un hameau complètement excentré, aux confins de la paroisse.

Les Dames de Fontevraud soutenaient que le curé de Saint-Senoch n’avait aucun droit sur la chapelle et qu’en vertu de leurs anciens privilèges, elles pouvaient y faire exercer par leurs chapelains les fonctions curiales.

Le curé de Saint-Senoch, de son côté, se plaignait que les chapelains exerçaient ces mêmes fonctions qui n’étaient réservées exclusivement qu’à l’église paroissiale.

Ces démêlés entre chapelains et curés, entre Religieuses et Archevêché ne se termineront pratiquement qu’à la fin de la première moitié du XVII ème siècle. Il s’ensuivit tout au long de cette longue période de nombreuses procédures, requêtes et assignations de chaque côté. ( On en viendra à se cogner ! )

Entre deux, les habitants de la paroisse subirent ces querelles de clochers. Ils auraient aimé qu’on leur demandât leur avis puisqu’ils étaient les premiers concernés.

 


 

À la fin du XVIIème siècle, tout s’arrangea enfin pour le bonheur des habitants de la paroisse qui purent fréquenter l’édifice religieux de leur choix.

Au XVIIIème siècle, l’église de Saint-Senoch était de moins en moins utilisée par les fidèles. Peu ou presque pas de dons ne pouvait permettre l’entretien de l’église et du presbytère.

Le procès verbal des réparations dressé le 31 décembre 1762 montre l’étendue des travaux à exécuter.

Après la révolution, lorsque la nouvelle municipalité à Saint-Senoch-Barbeneuve fut élue, elle envisagea la réouverture du culte. Le conseil municipal considéra dans sa séance du 16 décembre 1792 « que le cimetière est trop étroit, la maison curiale inhabitable et l’église située à l’extrémité de la paroisse, prête à périr par le fondement » que la chapelle Sainte-Catherine serait la nouvelle église de la commune.

Extrait de « La paroisse de Saint-Senoch des origines à la Révolution » - 2004

• Lundi de 14h00 à 17h00
• Mardi de 9h00 à 12h00
• Mercredi, Jeudi, Vendredi de 9h00 à 12h00
et de 14h00 à 17h00 

02 47 59 11 17 
Courriel